Gouvernement du Nouveau-Brunswick

Le 22 octobre 2021

Fredericton (GNB) – Le Conseil des femmes est profondément préoccupé par la note de service envoyée par le gouvernement du Nouveau-Brunswick interdisant à ses employé(e)s de faire des reconnaissances du territoire qui affirment que les territoires des Wolastoqiyik, des Mi'gmaq et des Peskotomuhkatiyik ne sont ni cédés ni abandonnés. Le Conseil recommande au gouvernement de retirer la note de service et d’accorder la priorité à l’établissement de relations de travail respectueuses axées sur la réconciliation avec les Premières Nations, les communautés des Premières Nations et les personnes Autochtones au Nouveau-Brunswick.

La note de service, publiée et rapidement divulguée au public le 14 octobre, s’adressait à toutes et tous les employé(e)s provinciaux, y compris la fonction publique, le secteur de la santé, le secteur de l’éducation et les sociétés de la Couronne. Le personnel du Conseil figurait parmi les destinataires. La note de service contenait une « reconnaissance ancestrale » que les employé(e)s peuvent utiliser et doivent lire mot pour mot.

« La reconnaissance du territoire est importante, car le colonialisme au Canada était et est toujours lié à la terre, » a déclaré la coprésidente du Conseil, Myriam Mekni. « Ces reconnaissances obligent les Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois non Autochtones à réfléchir à la terre sur laquelle elles et ils se trouvent et à nommer les peuples Autochtones qui, depuis des temps immémoriaux, sont en relation avec elle et la gèrent. »

Le Conseil a informé le gouvernement que la « reconnaissance ancestrale » n’est pas un substitut viable aux reconnaissances du territoire et est nuisible. Le texte ne reconnaît pas que les Wolastoqiyik, les Mi'gmaq et les Peskotomuhkatiyik sont des peuples modernes avec lesquels les Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois non Autochtones entretiennent une relation continue fondée sur des traités.

« Notre point de vue est ancré dans cette vérité : la réconciliation est essentielle à l’égalité des femmes Autochtones, et l’égalité des femmes Autochtones est à la base de l’égalité de toutes les femmes. Il ne saurait y avoir d’égalité pour les femmes au Nouveau-Brunswick sans réconciliation, » a déclaré la coprésidente du Conseil, Jennifer Richard. « Le Conseil des femmes a averti que les directives de la note de service entraveront sérieusement la capacité de la fonction publique, des Régies régionales de la santé, des hôpitaux, des écoles et des autres fonctionnaires à progresser vers la réconciliation. »

Le Conseil a également informé le gouvernement que la note de service l’inquiète grandement pour la sécurité et le bien-être des employé(e)s Autochtones du gouvernement du Nouveau-Brunswick. Le Conseil a recommandé au gouvernement de mettre en place des mesures d’aide concrètes pour les employé(e)s Autochtones et de communiquer ces mesures au public dans un souci de reddition de comptes.

Le Conseil est également préoccupé par le fait que cette note de service indique que la voie à suivre par le gouvernement concernant les actions en justice intentées par les communautés des Premières Nations ne sera pas fondée sur la réconciliation, mais qu’elle alimentera plutôt la peur de la dépossession des biens chez les Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois non Autochtones.

« Le gouvernement doit reconnaître et remettre en question son hypothèse selon laquelle les Premières Nations et les communautés des Premières Nations veulent simplement renverser la dynamique oppressive actuelle du pouvoir sur le territoire plutôt que de la remplacer par une dynamique bénéfique à tous et toutes, » a déclaré la directrice générale du Conseil des femmes, Beth Lyons. « Si le gouvernement continue sur la voie qu’il emprunte actuellement, toutes les personnes Autochtones au Nouveau-Brunswick risquent d’être encore plus marginalisées et victimes de violence. »

Le Conseil des femmes a également indiqué au gouvernement qu’il doit adopter des méthodes de travail comme l’humilité culturelle et s’engager à explorer le mouvement de restitution du territoire.

Le Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick est un organisme indépendant qui offre des conseils sur les questions relatives à l’égalité des femmes.

10-22-21

Renseignements pour les médias : Beth Lyons, directrice générale, Conseil des femmes du Nouveau-Brunswick, 506-429-3948, [email protected]